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Motards confinés



      Les jardins sont en fleurs, les premiers bourgeons apparaissent…
      Il était grand temps de libérer nos deux-roues vrombissants.
      Mais le silence des rues a remplacé, sans délicatesse,
      Cette liberté de vivre que nous aimons tant.


      Mettre notre casque, enfiler nos gants, ajuster nos lunettes,
      Sont des automatismes qui me semblent d’un autre temps.
      Je me souviens du dernier matin, c’était jour de fête,
      Celui du 8 mars que chaque année, avec impatience, j’attends.


      Quand le soir, j’ai mis au placard mes vêtements de moto,
      Je ne pensais pas que je ne les renfilerais pas avant longtemps !
      Alors, pour compenser, pour évacuer, je marche en solo,
      Dans mon jardin, je fais des tours sous le soleil sortant…


      Nos balades entre amis ou, plus fréquemment, à deux,
      Se sont muées en tête-à-tête, en discussions, en échanges fréquents…
      J’ai l’impression de prendre le temps, de le voir s’écouler mieux,
      Peut-être aussi y associais-je un art de vivre plus lent.


      Mais je pense beaucoup à ceux qui n’ont pas le loisir de profiter,
      Comme nous, de cette quiétude de vie ; qui s’affairent incessamment
      Pour nous permettre de reprendre bientôt notre vie aisée,
      De motards pressés de rouler, de profiter, tout simplement.



      Cathy Guillard
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