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On dirait le sud

      Stéphane & Pascale Tilhet-Coartet
      9-10 octobre

             Sortir de la chaleur de la couette m’arrache un cri : Why ? Puis se jeter dans un frisquet

      matin nuageux sur une bruyante monture, Why ? Et enfin, quelques têtes sympathiques appa-
      raissent sur un sordide parking. Une envolée de moineaux plus tard, un premier élément de ré-
      ponse devant le casting de rêve de cette sortie « On dirait le Sud ». Accueillis par nos vedettes,
      grand  corps  médical  et  Laurel  et  Hardy,  pour  le  briefing,  nous  retrouvons  des  piliers  du
      Lyon Chapter France canal historique voir préhistorique, des nouveaux avenants, du rond, du fin,
      du tatoué, du musclé, du jeune du vieux, un beau filet d’oranges, des citrons alternatifs, certains
      qui ont du chien et surtout des filles, plein de filles, un plein champ de marguerites. 8 au guidon,
      20  au  total.  Grand  corps  médical  leur  rend  un  vibrant  hommage,  sans  doute  en  quête
      de quelques faveurs ( !) aussitôt, ces propos sont rééquilibrés par Léon qui conseille la prudence
      vu le contexte féminin.
      Et nous voilà partis direction vous l’avez compris…le Sud. Ça caille un peu tout de même et les
      gravillons freinent les bêtes piaffantes, mais entre Dieulefit et Dieu vous garde, un bref briefing
      avec l’intéressé le convainc de balayer les nuages et voilà le soleil en majesté dans le ciel azur qui
      nous réchauffe les os. Après un gentil signe de la main au cafetier qui nous a snobés, nous atta-
      quons les premières grimpettes et les premiers éblouissements devant Dame Nature qui nous
      gâte en nous offrant mille tableaux plus somptueux les uns que les autres, des crêtes bleues se
      découpant dans la lumière du matin avec au cœur une pépite de reflet de soleil. Chacun aura vu
      son tableau qui, je vous le souhaite, restera dans le cœur pour réchauffer les jours gris.
      Enfin, c’est le café après avoir mis un brave souk dans le minuscule village pour garer l’invincible
      armada.  Vu  le  faciès  de  certains,  une  dame  nous  offre  des  bananes…  Va  comprendre
      ! Organisation top de la cafetière, personne ne fait la queue, ouf les croissants sont dispos, et
      même le jus d’orange.
      En selle comme dit l’autre… Et les cols se succèdent, les vaches nous regardent saluant d’un clin
      d’oreille, quelques épingles pour le piment, des pics, des roches, des quasi-sentiers à flanc de
      corniches, des rivières turquoises, des bois sombres, mille merveilles défilent. Je sais déjà pour-
      quoi je suis là maintenant ; et apparaissent les champs de lavande avec leurs mentons poilus s’a-
      lignant en lignes fuyantes, puis les vignes virant aux premières couleurs d’automne et enfin les
      oliviers qui distillent leur sagesse à nos regards apaisés.
      On dirait le Sud, le temps du bon temps.
      Et cela se confirme à notre premier repas… Sous les platanes centenaires dehors, un 9 octobre
      !  Sur  la  place  de  ce  minuscule  village  de  pantalonnade  où  se  tournent  tous  les  vaudevil-
      les. Pagnol n’est pas loin. Un pur bonheur, repas et service impeccable, merci Pascale, et l’on par-
      donnera la panne de bière, car la tenancière ne s’en remet toujours pas.
      À l’attaque ! C’est le mythique mont Ventoux qui nous attend après quelques virolos siesteux. Et
      le charme opère même pour les blasés qui l’enquillent pour la 4e fois de la saison. Des bancs de
      brumes viennent ajouter à l’inquiétante désolation de la roche lunaire près du sommet. Les bi-
      kers ont mis les bouchées doubles pour ne pas démériter face aux vélos qui risqueraient de leur
      voler la vedette. Après l’épreuve de garer sans gaufrer 48 motos, nous voilà au sommet pour la
      mythique photo. Des cyclistes terrorisés ont vu quelques poids lourds « voler » puis écraser leurs
      montures pour faire la photo sous le panneau légendaire.
      Puis ce fut la séquence émotion avec le tournage de « sauvetage au mont Ventoux » avec Pous-
      sin dans le rôle du passager de Léon pour récupérer une moto au sommet tandis que, j’enra-
      ge encore, car j’en ai rêvé, mais Sonia l’a fait, chevaucher derrière RG le beau chevalier oran-
      ge. La jante et le pneu de Léon ont porté plainte pour mauvais traitement à ce qui parait.
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